Les cycles de création et destruction

lundi, mai 18, 2020 Iris 0 Comments

Le Kaan est marqué par des empires grandioses, dont la gloire n'est pas toujours proportionnelle à leur durée. Les philosophes merosis ont théorisé le sens de ces cycles de création et de destruction.

Tamerakh abattit les cités d’argile avant de se lancer à la conquête du reste du monde. D’anciens royaumes de l’ère des Rois destinés tombèrent dans l’oubli, éclipsés par sa gloire immortelle. Lui-même pourtant ne fut pas à l’origine d’une dynastie, car tous ses proches périrent au cours de la chute de Mangulik, la capitale sacrifiée. 

La révélation de l’apothéose du conquérant devenu dieu puis de sa mère Xonim fut à l’origine dans le Kaan d’une période mystique chaotique, dominée par des prêtres dont on dit qu’ils étaient parfois déments. Le pays était déchiré par les rivalités d’officiers de seconds rangs qui tentaient de tailler leur royaume dans l’empire décapité. L’ezen Tsunsny était un merosi, aussi bon combattant qu’administrateur rigoureux. Il rassembla une nouvelle armée et reconquit les cités d’argile qui avaient tenté de quitter l’empire. Il est resté dans l’histoire comme l’un des grands bâtisseurs du port de Khaalgany et comme un philosophe de premier plan. Il créa l’institution du nandinat. 

Chaque conquérant ezen nomme comme successeur un nandin c’est-à-dire « le sacré ». La fonction de ce dernier est de maintenir l’empire, le consolider et veiller à son harmonie. Chaque nandin nommera à son tour comme successeur un nandin. Un jour viendra où un nouvel ezen viendra de la steppe et renversera le nandin pour mettre en place un nouveau cycle de création et destruction – inspiré de l’œuvre de Tamerakh. 

Le Vieux Kaan devint l’empire des cycles éternels.

Première étape : Création 


Un ezen héroïque et inspiré rassemble une armée enthousiaste et vole de conquête en conquête, posant les fondements d’un nouvel empire et d’un nouveau cycle. Il libère le monde, le purifie et le régénère.

Deuxième étape : Consolidation


Le conquérant confie son empire à un nandin qui sera le fondateur d’une dynastie dont les dirigeants ont le devoir sacré de maintenir et renforcer l’empire. Chaque nandin à son tour nomme son successeur. Le but avec cette succession non nécessairement liée au sang, est que des nandins de toute espèce et toute tribu puissent régner. Au sein d’une même dynastie, on peut voir se succéder un nandin gobelin, puis un kobold, un humain, un orc, un merosi, etc. Il est licite de nommer héritier ses propres enfants, mais cette pratique est considérée avec suspicion comme un possible point de départ d’une période de décadence. Un nandin peut changer d’héritier désigné en cours de règne ; il peut aussi garder secret l’identité de l’héritier de son choix, dans un testament scellé par exemple. Il lui faut néanmoins toujours choisir un successeur, voire plusieurs (en cas de crise grave) dès son couronnement.

Troisième étape : Décadence


La décadence est un concept qui a beaucoup intéressé les philosophes kaani. 

Dame Khutga, une merosi qui appartenait à une dynastie nandins des Suvdeen (303–704), avait une vision très négative de cette phase de cycle. Princesse de fin de cycle, elle vécut dans l’opulence, avant de devoir fuir son pays dans des circonstances effroyables. Pour cette philosophe, la décadence est la volonté de perpétuer des habitudes inadaptées, qui n’ont plus raison d’être. Elle témoigne donc d’un aveuglement nostalgique doublé d’une forme de fatuité arrogante. Le décadent se complait dans un raffinement égocentré qui ne sert qu’à combler un vide existentiel, dans le déni de son incapacité à affronter la réalité d’un monde changeant. Il s’accroche en particulier à des privilèges qu’il n’a rien fait pour mériter et qui participent de l’aggravation de la situation globale. 

La poétesse Yulduz se situe à l’opposé de la position de Khutga. Provocatrice dans l’âme, elle affirme que la décadence est en réalité une phase d’affirmation de l’individu, libéré de la tutelle morale du collectif. Lors de cette phase, la liberté est véritable. Xonim, dame de la nuit, qui abandonna la prêtrise pour guider son fils vers la divinité – objectif grandiose mais totalement égoïste – serait une image de la vérité profonde de la décadence.

Quatrième étape : Destruction


Quand une société n’est plus capable d’évoluer harmonieusement avec le monde qui l’entoure et qu’elle se crispe sur des souvenirs d’une grandeur passée, le temps est venu pour elle d’être détruite par Tamerakh. L’armée guidée par un ezen inspiré est son instrument.


Pour les curieux souhaitant en savoir plus sur le Kaan : un article sur les tensions entre pays, centré sur Kartaçöl ; la folie et l'horreur des terres glacée du Grand Nord ; les cités d'argile ; les ulkani ; la horde ; une légende gobeline ; des rumeurs sur les hobgobelins de Shüd'delkhii ; la passion du dressage dans le Grand Kaan ; les styles de campagnes dans le Grand Kaan ; le peuple gobelours ; le peuple gobelin ; le peuple kobold.


Repaire d'un ezen en conquête, par Gawain


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